Heureux ceux qui croient sans avoir vu.

Dans une très grande concision, l’évangile selon saint Jean nous expose des éléments essentiels de notre foi : l’apparition du Ressuscité, le don de l’Esprit, le pouvoir de maintenir ou de pardonner les péchés, la puissance du témoignage. Chacun de ces points nous appelle à méditer et, une fois de plus, à nous interroger sur notre propre vie. De même que les compagnons de Jésus sur la route d’Emmaüs, Thomas, lui aussi, a le cœur brûlant alors qu’il exprime ses questions. Il suffit de voir sa réponse. L’évangile ne nous dit ni s’il a vu ni s’il a touché lorsqu’il proclame son acte de foi. Comme pour Marie-Madeleine, il a suffi que Jésus s’adresse à lui et il a cru.

Lorsque Jésus nous dit : «Heureux ceux qui croient sans avoir vu», n’est-il pas en train de nous rappeler qu’il est près de nous, en nous, comme il était dans le cœur de Marie-Madeleine, dans celui des compagnons d’Emmaüs, dans celui de Thomas ?

Or, entre les deux épisodes de l’absence puis de la présence de Thomas, Jésus donne à l’Église, par l’intermédiaire des apôtres, son Esprit et le pouvoir de maintenir ou de pardonner les péchés. Et nous savons par les Actes des Apôtres que par le don de l’Esprit nous sommes envoyés témoigner de notre foi. Or, voilà que non seulement le Messie vient nous sauver mais il nous permet en Église de pardonner les péchés. Il nous permet de revenir dans la sainteté de notre baptême, chaque fois que nous demandons son pardon. Si nous le voulons, il nous permet d’être toujours prêts à entrer dans la vie éternelle. Aujourd’hui, nous sommes invités à louer la miséricorde infinie du Seigneur, mais que cela ne nous fasse pas oublier que dans le Notre Père, il nous demande de pardonner…nous aussi !