Journée mondiale du migrant

Chaque année, l’Eglise célèbre une journée mondiale de prière pour les migrants et les réfugiés. Si année après année, depuis 105 ans, l’Eglise invite ses fidèles à soutenir et porter dans la prière les personnes en situation de migration, quel que soit leur pays, leur motivation et leur condition, c’est qu’elle sait l’importance de cette cause pour le devenir des sociétés humaines et pour la vie et la mission de l’Église dans le monde. Peut-être que le thème retenu par le pape Francois pour la journée 2019 nous dévoile-t-il les raisons profondes de cet engagement si fidèle au côté́ de nos frères migrants et refugiés ?

« il ne s’agit pas seulement de migrants »

Par cette journée, l’Eglise n’entend pas designer des problèmes sociaux à étudier, des questions géopolitiques à traiter mais des personnes à rencontrer et à accueillir. Au lieu de se laisser entrainer à les considérer comme une menace, nous sommes invités par l’Eglise à regarder ces personnes, ces familles en situation de migration comme un signe et une invitation.

Les migrants sont un signe qui nous rappelle les multiples situations de marginalisation qui gangrènent notre société́ et que nous ne voyons même plus : pauvretés économiques et culturelles, misères des addictions et des esclavages, drames de la solitude et de la dévalorisation des personnes. Les migrants sont un emblème de l’exclusion. Les migrants sont une invitation à changer d’attitude. Ils nous questionnent sur ce qui oriente nos vies : nos peurs et nos préjugés, notre compassion et notre charité, notre vision de la personne et de sa dignité.

Les migrants et les réfugiés deviennent de précieux avertisseurs de la qualité de vie évangélique de ceux qui croisent leur route. Ils sont d’abord des frères et des sœurs qui nous révèlent à nous-mêmes ; Ils sont pour nous comme des signaux que le Seigneur nous envoie pour nous réveiller et nous convertir. Ils sont des prophètes de l’appel de Dieu au renoncement à soi-même et à l’amour du prochain.

Il ne s’agit pas seulement de migrants mais de toute personne vulnérable à notre porte. Il ne s’agit pas seulement de migrants, il s’agit du Christ lui-même assis au bord du puits de Jacob et mendiant auprès de nous un peu d’eau. « Si tu savais le don de Dieu et celui qui te demande, c’est toi qui lui aurais demandé » (Jn 4, 10).