Il vit, et il crut.

Il vit, et il crut. (Jean 20,8b)
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. (Jean 20,29b)

De façon étonnante, les versets dans le chapitre 20 de l’Évangile selon saint Jean se contredisent ou se complètent.

Pierre et Jean trouvent le tombeau vide et, nous dit l’Évangile au sujet de Jean : « Il vit, et il crut. » (20,8b). Cela nous l’avons entendu dans l’Évangile du jour de Pâques, dimanche dernier.

Dans le même chapitre, à la messe du dimanche suivant, aujourd’hui, nous lisons que, lorsque Thomas croit après ses atermoiements, Jésus lui dit : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (20,29b).

Que devons-nous comprendre ? Vaut-il mieux ne rien avoir vu comme Jean ou, comme Thomas, avoir douté puis vu pour croire ?

Nous pouvons penser que le problème ne se trouve pas dans cette alternative. Une seule chose compte : croire, avoir la foi et la mettre en pratique. Jésus, non seulement n’établit pas une hiérarchie dans les moyens d’accéder à la foi, mais il ouvre notre champ de compréhension.

Tous les chemins qui mènent à la foi sont bons, mais nous devons aussi nous laisser interroger et conduire, ce que fait instantanément Jean qui croit dès qu’il voit, mais aussi ce qu’opère Thomas en plusieurs étapes : il va passer du scepticisme à une foi totale, le texte ne nous dit pas s’il a vu ou touché les plaies de Jésus. Mais lorsque Jésus l’interpelle par son nom, Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (20,28).

L’essentiel n’est pas de voir ou de ne pas voir, mais de croire, dans le sens où nous voulons donner notre fidélité au Seigneur en vivant et en agissant selon son Amour, Amour qui passe par l’Amour du Prochain