D’où me viendra le bonheur ?

L’homme, comblé matériellement, qui vient à Jésus, dans l’évangile de ce dimanche, demeure affamé et en manque de quelque chose. Il vient poser à Jésus la question universelle, celle de chaque personne humaine : que dois-je faire pour être dans le bonheur parfait ? Il résume et exprime ainsi nos questionnements. Jésus l’invite à un détachement qui consiste à passer de la sécurité que peut donner le bien matériel à une autre qu’il ne connaît pas vraiment, car la sécurité et l’assurance qu’est le Christ ne se manifeste que quand on rentre dans le mystère du détachement auquel il nous convie.

A travers cet homme, c’est à chacun de nous que Jésus s’adresse aujourd’hui : « va, vends, donne et suis-moi ». Il lui montre ainsi ce qui lui manque pour être bienheureux : se décharger, se défaire pour faire de la place. Le vide sera rempli par Jésus lui-même. En d’autres termes, il ne s’agit plus seulement de suivre une loi mais de suivre quelqu’un. La raison de ce dépouillement n’est pas d’abord l’assistance aux pauvres ni la récompense au ciel mais la volonté déterminante de se mettre à la suite de Jésus.

C’est un choix qui exige un détachement radical par rapport à tout le reste. Les bonnes œuvres ne seront plus désormais la cause du Salut mais le fruit de la foi. Le chrétien se définit en termes d’être et non d’avoir. Ce qui donne de l’épaisseur et de la consistance à sa vie, ce n’est pas ce qu’il a mais ce qu’il est dans le Christ.