« Je suis la résurrection et la vie »

Après la Samaritaine et l’aveugle-né, voici, en ce dernier dimanche de carême, avant que ne s’ouvre la semaine Sainte, la résurrection de Lazare qui est le dernier « signe » de Jésus, et il se situe six jours avant la pâque, préfigurant en Lazare ce qui va arriver à Jésus. Car c’est de Jésus, plus que de Lazare, qu’il est question ici. Deux détails surprenants du récit nous le montrent.

En premier, il y a ce retard de Jésus qui ne semble pas pressé de partir, alors même qu’on lui dit que son ami est au plus mal. Jésus qui reste encore trois jours sur place avant de se mettre en route. Jésus ensuite qui ose répondre au reproche des deux sœurs : « Je me réjouis pour vous de n’avoir pas été là-bas, afin que vous croyiez. »

En second, si vraiment Lazare est revenu de la mort, on s’attendrait à ce qu’il raconte ce qu’il a vu dans son expérience de la mort… Rien de tout cela ! Il ne pipe mot et disparaît dans l’arrière-plan tandis que les projecteurs se fixent sur Jésus.

Ainsi, au cœur du récit évangélique, ce n’est pas le miracle qui importe, mais le dialogue de Jésus avec Marthe. « Je suis la résurrection et la vie », et aussi la réponse de Marthe : « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu qui doit venir dans le monde. » Cette confession de foi de Marthe dans l’Évangile de Jean est bien plus plénière que celle de Pierre : « A qui irions-nous ? Tu as les paroles de vie éternelle » (6, 66-71). Le message est donc clair pour nous : Jésus annonce qu’il va mourir, comme son ami Lazare, puis ressusciter pour manifester sa victoire totale sur la mort.

Enfin, Il ne nous reste que quinze jours d’ici Pâques. Inventons un jeûne qui soit une occasion de plus grande liberté à l’égard de ce qui nous aliène. Accueillons le sacrement de la réconciliation comme la grâce d’être déliés de nos péchés. Accueillons l’invitation à la prière comme une plus grande intimité avec Dieu. Enfin, partageons notre effort de carême avec les étudiants en précarité, le CCFD qui soutient des projets de développement dans des pays du Sud ; et accompagnons tous ensemble la paroisse de Tripoli (Liban) qui cherche à installer des panneaux solaires pour avoir un peu d’électricité.