Tous fils, tous frères

Dieu est une communion de personnes tellement unies dans l’amour qu’elles ne font qu’un. C’est parce qu’il est communion d’amour que Dieu veut entrer en relation avec les hommes pour établir avec eux ce qui existe en lui. C’est bien ce que Saint Paul explique aux baptisés : l’Esprit nous est donné pour nous intégrer au Fils afin de nous rendre capables d’appeler Dieu, notre Père. Et cela par celui qui s’est rapproché de nous au point de revêtir notre nature ; le Fils qui s’est fait homme et qui nous incorpore à lui par le baptême. Nous sommes donc inclus dans l’être même de Dieu. Telle est la magnifique destinée qui s’offre à nous par la révélation du mystère chrétien de la Trinité. Et parce que Dieu est Trinité, chacun de nous est appelé à entrer dans cette communion d’amour et à y occuper la place, à côté des autres devenus des frères, pour vivre du Père par l’action de l’Esprit Saint.

La Tri-Unité de Dieu fonde notre vocation à la communion les uns avec les autres. Car si Dieu était un monolithe, il n’y aurait aucune raison pour qu’il crée quelque chose hors de lui ; la perfection résiderait dans l’Un solitaire qu’il serait. Mais la perfection réside dans l’Unité de plusieurs, alors il y a place pour autre chose que Dieu, pour une Création librement voulue par Lui. En somme, nous existons comme êtres uniques, substantiels, différenciés, comme véritables vis-à-vis de Dieu, et en même temps comme êtres sociaux, désireux de communion, appelés à l’unité, parce que Dieu intègre en lui l’altérité et qu’il la ressaisit dans l’unité de sa nature. C’est parce que nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de la Trinité que l’amour est au cœur de notre vocation humaine, que la charité, selon les dires de Saint Paul, est la voie la plus haute, celle qui ne passera jamais.

Notre dimanche des peuples, célébré le dimanche du baptême de Jésus, est une occasion magnifique de manifester notre fierté d’être fils et filles du même Père et frères les uns des autres et de donner sens à cette unité, non seulement autour de l’Eucharistie mais aussi dans nos rapports quotidiens avec ceux vers qui nous sommes envoyés.